Es tu Authentique?
On entend souvent parler d’authenticité et aussi d’identité.
On a l’impression d’être authentiques, mais en vrai, d’où que nous soyons, d’où que nous venions, nous faisons mille et une choses quotidiennement qui tapent du pied à notre authenticité.
Dire “ça va” alors qu’on ne va pas bien.
Cacher ses émotions dans un cadre professionnel.
Changer de ton, de posture ou de vocabulaire selon la personne.
Dire “oui” dans une relation (pro ou perso) quand on pense “non”.
Rire à une blague qui ne nous fait pas rire.
Sourire à son enfant en lui disant pour la millième fois la même chose alors qu’on a plutôt envie de le hurler.
J’écoutais un podcast animé par Mel Robbins, que je te recommande vivement d’ailleurs, avec pour invité Todd Rose, fondateur du think tank Populace et ancien professeur à la Harvard Graduate School of Education.
Dans cet épisode, Todd Rose présente des données issues de la plus grande étude jamais réalisée sur ce que les gens désirent vraiment, ce qu’ils admettent en privé plutôt que ce qu’ils affichent en public.
Voilà ce qui m’a frappée :
Nous sommes pris dans une illusion collective : les voix les plus fortes (dans les médias, les réseaux sociaux) donnent l’impression de divisions profondes, alors que la majorité partage des valeurs communes.
Ce qui constitue la “vérité” n’est que la voix des 10 % qui parlent le plus fort.
Nous sommes beaucoup plus semblables que nous le pensons.La majorité pense incarner ce qu’elle veut vraiment, alors qu’elle vit sans le savoir à travers des préceptes auxquels elle n’adhère pas vraiment.
L’authenticité n’est pas uniquement un « nice to have » : elle a un impact réel. Chaque personne qui choisit d’être authentique devient un aimant qui pousse les autres à vouloir en être aussi. Ce qui en résulte des individus pacifistes, aimants et utiles.
Todd Rose a aussi donné son interprétation du concept d”appartenir” et de “s’intégrer”. Pour moi, tous les deux siègent au conseil d’administration dans nos têtes, et leur importance est immense. Il dit :
Appartenir, c’est être reconnu, accepté, et même aimé pour qui tu es vraiment.
S’intégrer, c’est être accepté seulement si tu deviens ce que les autres veulent que tu sois.
En regardant autour de moi, je n’ai pas trouvé beaucoup de personnes qui répondent vraiment à la définition de l’appartenance, et beaucoup trop qui tentent de s’intégrer. Et j’en fais partie.
Alors je me suis vraiment posé la question : “C’est quoi être authentique ?”
Et d’ailleurs, j’adorerais avoir ton avis…
Pour moi, être authentique, c’est être en tout temps avec la sensation d’être à la bonne place, satisfait et rempli. C’est ce que, pour moi, serait la sensation d’être totalement authentique.
En concret, dans la vie réelle, c’est être — et sans fournir d’effort — tout le temps ok avec comment je suis habillée ou coiffée, peu importe les codes sociétaux, totalement ok avec qui je suis, même quand je m’énerve, ok avec ma façon de voir la vie, même lorsque tout le monde pense le contraire. Être totalement ok avec qui je suis et ne ressentir le besoin de mon contorsionner si mon environnement désapprouve qui je suis. Pour moi, c’est ça être authentique.
Pour y arriver à l’authenticité il y a plein d’obstacles. Obligé, sinon on serait tous à 100% authentiques. Les attentes sociales, l’amplification par les médias, et pour moi, ce qui pèse le plus, le manque d’investissement en temps pour s’intéresser à nous, à ce qu’on pense vraiment et sincèrement, de ce dont on a besoin, nous, avant nos casquettes de parents, d’enfants, de sœur, d’amie, d’employeur, d’employé. De ce qu’on veut vraiment dans la vie, sans la comparer à celle qu’on nous vend depuis qu’on est tous petits : l’image de la réussite, celle que tu as là maintenant dans ta tête, et la comparer avec celle qu’on aimerait vraiment si personne ne regardait.
L’étude de Todd montre qu’on en est bien loin. Collectivement, sans nous en rendre compte. Nous sommes dans une illusion collective dans laquelle, en privé et en grande majorité nous voulons de la communauté, de la gentillesse, de l’entraide, et en publique nous oeuvrons pour la réussite dictée par la société, qu’elles que soient les contortions intérieurs que ça nous impose.
C’est ce que nous faisons, souvent.
Nous contorsionner.
le plus souvent sans nous en rendre compte, pour rentrer dans les cases prédéfinies par la société, presque comme les dimensions d’une fenêtre, tu dépasse un peu et le carde de ta fenêtre ne rentre pas.
Alors si on a envie d’accueillir plus d’authenticité, comment on fait?
À mon sens, si on a envie d’accueillir plus d’authenticité, il n’y a pas d’autre chemin que de se donner le temps d’écouter la réponse à la question “Qu’est-ce que tu veux vraiment ?”.
Cette question fait peur au début, parce qu’elle va mettre en alerte tous les “gardiens” qui se sont construits avec nous en grandissant.
Ceux qui nous gardent tous dans cette illusion collective, celle de s’interdire de se poser la question “Qu’est-ce que je veux vraiment ?”, de peur d’aimer la réponse et d’avoir envie de la suivre.
C’est pas un peu fou, dit comme ça ?
On peut l’adoucir, cette question, et au moins prétendre à une réponse en rajoutant : “Qu’est-ce que je veux vraiment, si j’étais dans un monde où j’avais la validation extérieure, quels que soient mes choix ?”
Si tu as un moment là, maintenant, réponds à la question. Je t’invite à écrire la réponse, les premières réponses sont souvent de grandes pépites.
Au-delà de se donner à soi-même ce droit de se poser cette question ô combien précieuse, il y a aussi cette valeur que la société nous plante derrière le dos comme un tuteur pour plante . un tuteur qui nous invite à tenir, bien droit, et sans faillir.
La vulnérabilité n’est pas une qualité admirable dans notre société. le “tuteur” composé des injonctions “soit fort.e”, “bas toi”, “l’echec n’est pas permis” ne nous permet pas d’être vulnérables. Et pourtant, c’est vraiment la vulnérabilité la garante de notre humanité. Sans vulnérabilité, il n’y a qu’Ego.
Accepter de faire des erreurs, d’échouer, de ne pas avoir agi comme une “bonne” personne dans une situation donnée, de faire du mal.
La vulnérabilité, ce n’est pas excuser, c’est accepter.
Et avec l’acceptation vient la délivrance de s’en “f****tre de ce qu’en pensent les autres. Gentiment, mais sûrement 🙂. et avec vien l’Authenticité.
Ça paraît être de grands chantiers. En réalité, c’est dans nos actes du quotidien que nous prenons le chemin de l’inauthenticité. Ce sont de petits chantiers accessibles.
Il y a besoin d’y mettre de l’attention et de l’intention pour les changer. Ça sous-entend un effort, et c’est cet effort qui te remettra sur le chemin de l’authenticité.
Des petits chantiers comme dire non quand on a envie de dire non — à une invitation, à une information, à un jugement.
Dire oui à une émotion et ne pas la refouler, la laisser exister et la comprendre. Dire que tu n’aimes pas un plat que ta tante te fait à chaque fois que tu vas manger chez pensant que c’est ton préféré.
Ou encore arrêter de dire “ça va” quand ça ne va pas, accepter de s’ouvrir et de demander du soutien, de l’aide.
Dans ma perception, avant tout changement, il y a 3 étapes :
Prise de conscience
Observation et évaluation
Stratégie de changement
Ce changement est en continu. Il n’y a pas, je pense, un moment où on peut se dire : “Ça y est, je suis à 100 % authentique.”
On sera constamment dans les trois phases du changement pour plein de sujets. Pendant qu’on sera prêts à changer sur quelque chose et à nous exprimer authentiquement, on prendra conscience d’un autre volet sur lequel on peut gagner en authenticité, et qu’on n’avait pas vu avant. Histoire de nous garder occupés :-)
Maintenant, pourquoi être authentique ? Certains peuvent se dire : “J’aime bien ma vie telle qu’elle est, je ne me sens pas inauthentique.”
Si c’est le cas, et que tu te sens rempli à l’intérieur, que tu n’as pas d’addictions, de compulsions, une tribu qui te soutient tout en te laissant faire ce que tu as envie de faire, si c’est ce que tu vis, considère-toi chanceux.se et continue à faire exactement ce que tu fais.
Et pour tous les autres :-) qui avons encore besoin de prises de conscience, relax. Nous ne sommes pas recalés, nous avons simplement besoin de continuer à nous rapprocher de nous, réaliser que nous sommes bien là.
L’authenticité ne doit pas forcément être un grand geste spectaculaire. Elle se construit dans les petites décisions… de tous les jours.
Quelle est ton idée sur le sujet?
Merci d’avoir pris le temps de me lire, je serais ravie de te lire si le coeur t’en dit :-)
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À mardi prochain, en attendant, porte-toi bien !

