Le stress, un mauvais programme?
Bonjour à toi qui partage ce moment avec moi, j’espère que tout va bien de ton côté de la planète.
Je pense que partout dans cette planète, on entend, voit et ressent le stress, et de plus en plus souvent autour de nous et en nous. C’est presque devenu “normal”. Moi je pense que ce n’est pas normal. Toi aussi je suppose? Bien que la “normalité” soit subjective, je reste convaincue que nous autres, les humains, ne sommes pas faits pour vivre avec le stress comme mélodie de fond de notre vie.
On perçoit généralement le stress comme cette chose qui nous prend et qui vient de la vie, de son agitation, de la constante activité et des coups durs. On perçoit le stress presque comme quelque chose sur lequel nous avons peu de contrôle, parce qu’on ne peut pas changer le monde avec notre action, ni la vitesse avec laquelle il avance, ni les coups durs qu’il nous apporte, petits, moyens et grands, et quotidiennement. C’est l’interprétation du stress.
J’essaye de comprendre, d’observer, d’analyser le stress depuis 20 ans. En me concentrant sur l’étude des émotions et de leur impact dans nos vies, je me suis intéressée à l’émotion de la peur. Elle est la raison d’être du stress. Sans peur, il n’y a pas de stress.
Voilà ce que je sais de la peur.
De toutes les émotions, c’est bien la peur la centrale. Elle fait partie de nos vies, contrôle nos actions sans qu’on s’en rende compte, elle contrôle ce qu’on dit ou ne dit pas, ce qu’on fait ou ne fait pas.
La bonne nouvelle, c’est qu’à la fin de la lecture de cette lettre, tu auras plus d’informations sur cette émotion, et tu te rendras sans doute compte qu’elle est bien plus contrôlable que nous ne le pensons, que le stress aussi est bien plus maîtrisable que nous ne le pensons.
Après, c’est une histoire de volonté et d’envie.
La volonté est le moteur pour se mettre en action et l’envie anime le besoin de paix… intérieure.
Alors, c’est quoi ce stress ?
J’écoutais hier une conférence de Mo Gawdat, ce geek spirituel égyptien, ancien de Google et qui digère pour nous ce que l’IA est en train de transformer dans nos vies. Son esprit structuré de mathématicien a regroupé tout ce que je comprends du stress d’après mes études, mon vécu personnel et celui des personnes que j’accompagne.
Il a parlé de trauma d’un côté.
Et de l’autre côté de 3 catégories de stress : l’”obsession” dans le sens “rumination”, “l’auto-sabotage moyen”, et “le petit auto-sabotage”. Je traduis ou plutôt j’interprète de l’anglais, pardonne-moi mon interprétation :-) mais en substance c’est ce qu’il a voulu dire.
J’ai constaté dans mes accompagnements et de ce que j’ai appris sur les traumas, qu’il y avait une forme de gravité derrière le mot “trauma”, et qu’aussi il semblait que la conscience collective le rende responsable de tous nos malheurs. Il y a un du vrai, parce que tout notre perfectionnisme, qui construit notre stress, toute notre peur de ne pas réussir qui l’alimente, et toute notre peur de ne pas être aimés viennent, semblerait-il, de nos traumas d’enfance, petits, moyens et grands.
C’est une théorie avec laquelle je m’aligne.
Dans notre compréhension, le trauma génère du stress en continu tant qu’il n’est pas réglé et, pour réduire le stress, la meilleure action est d’aller à la source et guérir le trauma. Ça me semble logique, et les pratiques psychologiques et thérapies que nous avons disponibles cherchent toutes à atteindre ce graal. Et elles l’atteignent facilement parce qu’aujourd’hui, guérir d’un trauma n’est plus quelque chose d’exceptionnel, c’est atteignable. Il y a beaucoup de techniques comme l’EMDR ou d’autres psychocorporelles qui atteignent cet objectif pour la plupart des êtres humains.
Pour moi, ce n’est pas le trauma le problème, c’est comment on s’est construit à partir de ce trauma. C’est tout ce “network” neuronal qui s’est installé, solidifié pendant les années qu’il y a besoin de regarder. Ces toutes ces habitudes, ces pulsions, qui nous envoient à répétition dans les méandres des émotions pas très agréables.
Et la solution au stress c’est de créer le besoin de se diriger vers l’envie de changer le programme construit sur nos traumas.
Pour moi, le trauma, c’est le pays, et un pays, c’est ses gens.
Comment on s’est construit autour du trauma, c’est comme ce que représentent les gens dans un pays. Et comme disait Kennedy: “ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour votre pays”
et ce qu’on peut faire, c’est agir sur le paquet “obsession”, “AS1”; et “AS2”
Il y a pleins de moyens, il y a juste avoir envie de changer les programmes.
Je pense que vivre avec un minimum de stress est atteignable comme n’importe quel projet. Je crois que l’énergie qu’on met à monter un projet professionnel est largement suffisante si on la déployait au projet de vivre avec un minimum de stress. Et alors, si tous les humains décidaient d’en faire un réel projet de vie, alors, voir quelqu’un perdre patience et succomber à la colère deviendrait rare, ne pas exprimer ce qu’on a à l’intérieur deviendrait impensable, ne pas écouter l’autre étranger, ne pas venir en aide à l’autre impensable, et se soutenir et grandir ensemble la norme.
En attendant, on a besoin d’y arriver à ce minimum de stress:-)
Obsessions : c’est toutes les choses qui restent en boucle dans nos têtes, des souvenirs, des situations où on a mal géré, les choses qu’on regrette, les choses qu’on regrette nous avoir fait, en plus de toutes les anticipations de danger ou d’insécurité, qui vont de perdre son travail à tomber gravement malade, en passant par les scénarios catastrophes pour nos enfants qui sont dehors à faire la fête la nuit, les insécurités économiques et géopolitiques mondiales, l’IA…
Si on avait la possibilité de noter toutes les pensées que nous avons dans la journée, plus de la moitié seraient des obsessions.
Nos pensées façonnent nos émotions. Nos émotions façonnent notre biologie. Notre biologie façonne comment on se présente au monde.
Piste: d’abord s’en rendre compte, être conscient de ce qu’on se dit dans la têtes, des pensées qui traversent toute la journée nos tête. le cerveau, par essence a besoin de solutionner. tant qu’il n’a pas un arrêt, il continue dans l’obsession, et il est créatif, il a une base de donnée de souvenir immense. par contre si tu t’en rend compte et que tu lui donne une diversion, il arrête de t’embêter et de ruminer. Exemple: tu angoisses par rapport à un projet, tu es dépendant-e du travail d'une autre personne, cette autre personne doit te donner son rendu dans 2 jours, tu penses: et si ce quelle produit est nul? et si elle ne rend pas à temps? et si, et si, et si….tu te reconnais? et bien reconnaître ça en toi et avoir envie de le changer, C’EST la solution. juste ça.
Auto-sabotage 1 :
C’est tous ces moments où tu vas trouver que quelque chose dans ton apparence physique, vestimentaire, là où tu habites, les personnes et les activités que tu as choisies dans ta vie, ne correspondent pas à ce que tu penses vouloir être ou avoir dans la vie. C’est comme une espèce de dégoût mixé à de la colère, du rejet refoulé dans les méandres de notre psyché et de notre corps, à chaque fois que nous avons des pensées d’auto-sabotage. C’est aussi à chaque fois que nous ne nous percevons pas comme performants, bons, dans quelque chose, que ce soit notre parentalité, notre travail, nos amitiés, nos amours, notre vie en général. C’est en somme toutes les fois où nous nous concentrons sur ce qui nous semble ne pas aller et qu’on l’amplifie à chaque nouvelle pensée sur le sujet. Et il y en a bien plus qu’on ne pense.
Piste: sorir de son cadre ordinaire et présvisible et s’entourer de diversité. des amis d’ages différents, d’origines différentes. voir des films d’autres pays, voyager, apprendre une langue. oser changer de style, faire du thêatre, chanter. Tout ce qui peut te montrer que nous sommes tous différents, malgré la narrative de la société qui essaye de nous standardiser.
Auto-sabotage 2 : c’est toutes les fois où nous sommes agacés, dérangés, perturbés par quelque chose et que nous restons dans cet entre-deux à débattre de rester dans le même état par peur des conséquences, ou décider de faire quelque chose et avoir peur des mêmes conséquences. C’est toutes les fois où le chauffage n’est pas assez fort et que la télécommande est loin du lit, lorsque tu n’es pas confortable dans tes vêtements, qu’il fait trop chaud, que tu n’aimes pas la nourriture, ton boss t’agace, tes enfants te manquent de respect… etc. Ils sont de moindre importance, mais ils s’accumulent et constituent un bon paquet de notre stress quotidien. Et dans cette catégorie auto-sabotage 2, il y a les grosses galères de la vie, les drames et grosses difficultés, qui sont plus épisodiques heureusement dans nos vies.
Piste: se poser la question tous les jours, (et y répondre :-)): comment je me sens aujourd’hui. Entre les lignes, cette phrase veut aussi dire, qu’est ce qui m’a dérangée aujourd’hui, qu’est ce que j’ai supporté que j’aurais pu évité, comment j’aurais pû augmenter mon confort, a quoi j’aurais pû dire non.
Et si on prenait la solution à l’envers ? Si la solution n’était pas de travailler uniquement sur les traumas, mais aussi de se concentrer sur les obsessions, les AS1 et AS2 ?
Ça nous ferait certainement réduire, voire éliminer, nos mini-addictions, au sucre, au café, aux réseaux sociaux, à la cigarette et autres drogues… Ça nous ferait aussi nous sentir mieux compris, parce que notre objectif devient de nous faire comprendre et non pas de garder pour nous, de ne pas parler par peur des conséquences. Ça nous ferait avoir beaucoup plus de bande passante pour nous concentrer sur qui on est vraiment ce qu’on voudrait exprimer dans notre vie. Le statut social qu’on gagne à force de travail difficile, et la grosseur du compte en banque ou le statut familial deviennent une conséquence dans cette utopie-là. Pas l’objectif. Une conséquence.
Est-ce vraiment une utopie ?
Je ne sais pas si tu as été passionné-e par quelque chose dans ta vie, de musique, de cinéma, d’un sport en particulier, de lecture… De mon côté, j’ai eu la chance d’en avoir plusieurs, et à chaque expression d’une passion, je me rendais compte que je passais beaucoup de temps à m’informer ou à pratiquer, en tout cas à être en contact avec la source de cette passion. Je prenais le temps des activités qui avaient le moins d’importance, sans faire d’effort, sans même y penser.
Mon temps était précieux parce que j’avais envie d’être très souvent en contact avec la source de ma passion parce qu’elle me faisait me sentir bien.
Le temps, on en a.
Parce qu’on le sort pour une passion, pour un projet personnel ou professionnel.
On le trouve.
L’utopie, c’est se considérer soi-même comme une passion dans nos vies.
Considérer ce qu’on fait, comment on le fait, ce qu’on pense et ce que ça nous fait comme un projet, et être passionné par ce projet. C’est ce que beaucoup voient comme une utopie, parce que se regarder peut et fait en effet mal parfois.
Mais beaucoup moins qu’on ne pense, et de l’autre côté, il y a la paix.
Il y a se réveiller avec la respiration libre, ressentir ses épaules détendues et le ventre vivant mais fluide et sans tension, ses pensées moins fréquentes. Il n’y a plus l’effet d’avoir 10 000 voix qui te parlent en même temps et de sujets diamétralement opposés. C’est ça, ce qu’il y a derrière.
Nous occuper de nous, nous intéresser à nous, nous rapprocher de nous et nous considérer comme une de nos passions, sinon la vraie passion de notre vie, c’est ça qui emmène à rendre le stress étranger de nos vie et ressentir cette paix intérieur.
J’espère que cette lecture te donne un angle de vue qui réveille l’envie de te regarder autrement, de t’aimer autrement et de te prendre la main …pour ne plus jamais la lâcher.
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A mardi prochain!

